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Rénovation énergétique : comment gagner deux lettres sur un DPE ?

Gagner deux lettres sur un diagnostic de performance énergétique (DPE) fait rêver plus d’un propriétaire. Depuis le 1er janvier, les logements classés G+ sont exclus du marché locatif. Une interdiction qui concernera tous les bâtiments G en 2025, puis les F en 2028 et les E en 2034. Gagner une ou deux lettres permettrait aux bailleurs de pouvoir continuer à louer leur bien. «Il n’y a pas de recette magique, prévient toutefois Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie.fr, un site qui finance les travaux des particuliers par le dispositif des certificats d'économie d'énergie. Gagner deux lettres peut être très facile de G à E mais de C à A c’est très complexe. Même un bien neuf n’est pas forcément classé A mais plus souvent B. Cela dépend donc de quelle lettre on part.» Ce gain varie aussi selon la ville où l’on se trouve. À Paris, il est impossible d’obtenir un DPE A ou B, selon Nicolas Moulin, étant donné les contraintes d’un bâtiment haussmannien qui rendent impossible l’isolation par l’extérieur.

 

Le gain d’une étiquette ou de deux dépend aussi du bien en lui-même. «Il faut se méfier des généralités. Dans un même bâtiment, le DPE varie d’un appartement à l’autre en fonction de sa position dans limmeuble. La disparité des gains énergétiques en fonction des caractéristiques intrinsèques du logement est donc à prendre en considération. Dans une maison individuelle, gagner deux lettres est beaucoup plus simple qu’en copropriété puisque dans un logement collectif il faut voter l’accord des copropriétaires pour les travaux à effectuer. La solution la plus efficace, quel que soit le type de logement concerné, serait de faire déplacer un auditeur énergéticien, ce qui coûte entre 500 et 800 euros afin d'analyser les déperditions de chaleur propre à votre logement. «Seul l'auditeur énergétique peut s'engager sur le gain de lettres à l’issue d’une rénovation», souligne Romain Suard, le cofondateur de l'application gratuite KelRenov (développée par FigaroClassifieds, propriété du groupe Figaro), qui permet d'estimer son DPE actuel «comme un pré contrôle technique pour sa voiture» et d'évaluer en amont les coûts de sa rénovation énergétique.

 

Chaque geste compte, pour Nicolas Moulin. Mais attention à ne pas se tromper de geste. Changer ses fenêtres pour les remplacer par du double vitrage, l'un des travaux de rénovation les plus plébiscités par les Français, serait un geste utile mais coûteux et qui ne permettrait «que» 4 à 5% d'économies d'énergie. Ce ne serait donc pas le premier chantier à entreprendre. Il vaut mieux isoler les combles et les murs avant de s'attaquer aux fenêtres.

 

Isoler les combles pour passer de G à F

 

Dès lors, que faire ? «Appliquer des recettes basiques qui fonctionneront toujours. Couper le mode veille de ses appareils. 50% de la consommation électrique de votre téléviseur se fait en mode veille. Ainsi, ce sont 200 à 300 euros d’économisés par an», recommande Nicolas Moulin. Un geste gratuit qui a des répercussions sur sa consommation d’énergie. De même, installer des robinets thermostatiques sur les radiateurs permet de couper le chauffage dans les pièces qui n’ont pas besoin d’être chauffées pendant la journée, comme le propose Étienne Duhot. Des méthodes simplistes qui ne permettent pas forcément de gagner une lettre mais de diminuer sa consommation d'énergie et ainsi de se rapprocher de la lettre inférieure tant convoitée.

 

Puis, passer à l’étape travaux en commençant par l’enveloppe du bâtiment, isoler la toiture et les combles, responsables de 30% des déperditions de chaleur. Rien qu’en isolant les combles, on peut passer de G à F. Ensuite, isoler les murs, responsables de 20 à 25% des déperditions. Surtout, faire appel à un professionnel certifié et non à une entreprise peu scrupuleuse.

 

Une fois l’enveloppe du bâtiment traitée, changer le mode de chauffage en mettant une pompe à chaleur par exemple, qui promet des économies d’énergie significatives. 

En 2024, afin de lutter contre les «bouilloires» thermiques où il fait trop chaud l’été, l’installation d’une pompe à chaleur air-air sera éligible à MaPrimeRénov' et plus uniquement aux certificats d’économie d’énergie.

 

Ventiler son logement

 

Autre élément essentiel, la ventilation de son logement. «Il faut toujours installer une VMC, très efficace et subventionnée par les primes énergies de surcroît», recommande Nicolas Moulin. Même si chaque geste compte, pour Audrey Zermati, «un mono geste ne suffit pas. Il faut a minima un geste d’isolation et un geste de changement de chauffage pour passer de F à E».

 

Par Marine Richard

https://www.lefigaro.fr/argent/renovation-energetique-comment-gagner-deux-lettres-sur-un-dpe-20231115